L'hépatite chronique C entraîne, à plus ou moins long terme, la formation d'une fibrose hépatique qui en constitue la principale complication et une des cibles du traitement antiviral. Toutefois, la fibrose avancée a été considérée comme facteur de mauvaise réponse au traitement antiviral. L'objectif de notre étude est d'évaluer le degré d'influence de la fibrose sur l'efficacité de la thérapie antivirale C.

Matériel et méthodes

Un total de 34 patients traités pour hépatite chronique virale C ayant consulté de l'année 2004 à l'année 2010 a été inclus dans notre étude. La moyenne d'âge des patients était de 47,5 ans (23 – 68 ans). Quatre génotypes ont été identifiés (1, 2, 3 ,4) avec un cas de coinfection (1a+4) mis en évidence chez un toxicomane. Les patients ont reçu de l'interféron pégylé alfa-2a (180 µg/semaine) en association avec la Ribavirine (800 à 1200 mg/jour). La durée du traitement a été fixée en fonction du génotype d'une part, et de la charge virale mesurée après 12 semaines de traitement, d'autre part. Le score de la fibrose a été évalué avant le début du traitement par biopsie hépatique en adoptant l'échelle de METAVIR, ou par des méthodes non invasives (FIBROTEST®) .Tout génotype confondu, les patients ont été subdivisés selon le score de fibrose en deux groupes : F≤2 Vs F3/F4. Le type de réponse virologique a été ensuite corrélé au degré de fibrose hépatique.

Résultats

Dans notre série, le traitement a été interrompu chez deux patients à cause d'effets indésirables (thrombopénie sévère, asthénie extrême) tandis que deux autres ont été perdus de vue. Parmi les 30 patients restant, le taux de réponse virologique soutenue était 58,8% pour le groupe F≤2 Vs 53,8% pour le groupe F3/F4 (Khi-carré=0,074, dl=1, p=0,785, coefficient de contingence=0,05). Le taux de rechute était de 17,6% pour le groupe F≤2 Vs 30,8% pour le groupe F3/F4 (Khi-carré=0,709, dl=1, p=0,4, coefficient de contingence=0,152). Le taux de non réponse était de 23,5% pour le groupe F≤2 Vs 15,4% pour le groupe F3/F4 (Khi-carré=0,305, dl=1, p=0,580, coefficient de contingence=0,1). Dans notre série, le taux de réponse partielle était nul.

Conclusion

De nos résultats se dégagent les faits suivants : la réponse virologique soutenue était meilleure chez les patients peu fibrosant par rapport à ceux ayant une fibrose avancée. Le taux de rechute était plus élevé chez ceux qui avaient une fibrose avancée mais la différence entre les deux groupes n'était pas statistiquement significative. Le taux de non réponse n'était pas influencé par le degré de fibrose. La présence d'autres facteurs de non réponse virologique est vraisemblable. D'autres études de notre population s'avèrent nécessaires.

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